Sélectionnée n°7

En photographie, j’oscille entre la construction et l’observation d’images. J’ai étudié et travaillé dans le secteur des Sciences de l’information qui m’ont amenée à la photographie, et aux moyens de créer et de conserver mes propres récits.

Ma série de photographies est intitulée HOND. Le terme hond signifie chien en français. HOND est né en réaction à une métaphore Afrikaan qui m’était racontée quand j’étais enfant pour me parler de l’abandon de ma mère. Cette image peut se traduire comme : « être rejeté comme un chien ».

Ma vie a été marquée par l’abandon et la négligence, me conduisant à mes propres défis. Cette insulte qui s’inscrit dans l’histoire d’une société postapartheid et une instabilité familiale a pesé sur ma construction de femme dont le chemin s’est écarté des normes et croyances qui m’avaient été inculquées. Je suis le fruit d’un environnement que je n’ai pas choisi. Mon travail s’intéresse aux problématiques sociales à travers une réflexion introspective enracinée dans mon identité de femme Afrikaan. La violence cachée, la sensibilité, l’absurdité, les animaux, tous ces symboles visent à révéler le reflet de mon paysage intérieur.

Je suis inspirée par le présent et mon hypersensibilité au monde qui m’entoure. En comparant sans cesse mon exclusion familiale et l’absence de tout sentiment d’appartenance, j’essaie de me frayer un chemin dans les significations du foyer en troquant les plans de mon passé et les strates d’histoire dans les matériaux d’archive, les tissus et les processus. Je choisis le plus souvent le monochrome qui esthétiquement se rapproche d’un enregistrement entre la réalité et l’abstraction.

En substance, mon objectif est de créer des histoires visuelles impactantes qui vont au-delà de l’esthétique. Je veux que mon travail résonne émotionnellement, provoque l’empathie, défie les croyances et nourrisse la compréhension. Je souhaite contribuer à la libération collective et m’établir en tant qu’artiste reconnue.