Penny Wolin

Vit et travaille Aux États-Unis
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Le Jury a choisi de décerner une Mention Spéciale à une œuvre de début de carrière à Penny Wolin pour Guest Register.
Créé en 1975 lorsque Penny avait vingt et un ans, l’ouvrage a été publié par Crazy Woman Creek Press en septembre 2022

Guest Register

Depuis ma naissance, mon moteur de vie c’est d’être motivée par une question et de n’avoir de cesse de lui trouver une réponse en la posant à d’autres personnes. J’ai la capacité de parler pratiquement à toute personne que je juge amicale et intéressante. Nous avons tous quelque chose à dire, peu importe notre passé et comment nous allons mourir. A l’âge de 10 ans, j’ai ajouté un appareil photo à la conversation et à l’âge de 21, un enregistreur.

J’ai été emportée par une force mystique quand j’ai emménagé à l’Hôtel St. Francis sur Hollywood Boulevard en 1975 et que j’ai commencé à interroger mes voisins. J’ai vécu là pendant trois semaines, photographiant jour et nuit ; dès que quelqu’un acceptait de me faire entrer dans sa chambre et, par extension, dans sa vie, j’étais prête. J’ai fait des photographies, posé des questions et tout simplement observé avec mon doigt prêt à appuyer sur le bouton quand les gens trouvaient leur expression devant mon appareil. Très vite, je sus assez pour comprendre que je ne pouvais pas juger. Je pouvais seulement donner à voir ce que j’avais vu.

J’appris à Hollywood, dans cet hôtel d’Hollywood situé sur le mauvais côté du strip, que le succès est un état d’esprit. A différents moments, nous sommes tous en train de monter ou de chuter, exaltés ou désespérés, satisfaits ou non. Ces changements de circonstance n’ont pas de répercussions sur le caractère, l’intelligence ou la capacité.

J’étais là, une étrangère entourée d’étrangers d’ethnies, d’identités sexuelles, de races, de modes de vie, de passés et de futurs différents. En tant que personne, nous faisons du mieux que nous pouvons. Ces personnes m’ont aidée, ont soutenu ce projet ; elles voulaient que je sois en sécurité et que je réussisse. Les photographies et les mots que j’ai tirés d’elles sont désormais des souvenirs qui sont devenus des amis et des inspirations d’une des plus belles rencontres avec l’humanité.

Les 34 tirages argentiques en 11×14, imprimés avec mes quelques pensées sous la photographie, n’auraient pas pu voir le jour sans que j’abandonne les idées préconçues.

Le travail et les gens de Guest Register m’ont donné la certitude que je pouvais voir ; que je pouvais photographier et écrire et faire quelque chose de ma vie alors que j’approchais de l’âge adulte. Aujourd’hui, alors que je me retourne sur ma longue et merveilleuse carrière de photographe, avec moins de vie devant moi que derrière, j’ai toujours le désir d’en savoir plus sur les petites et grandes voix qui animent ceux que je rencontre. Je n’en ai pas terminé.
Chambre après chambre ; rêve après rêve.